1ER MAI : concilier mode et écoresponsabilité

On le sait, l’industrie du vêtement compte parmi les plus polluantes au monde. Soucieux des enjeux environnementaux, certains designers de mode de la nouvelle génération choisissent de faire les choses autrement. C’est le cas d’Ysaline Lannes, propriétaire et designer de la marque 1ER MAI, lauréate du prix Distinction Coup de cœur du président au Gala mmode 2022, qui conçoit ses créations principalement à partir de vêtements usagés ou de tissus inutilisés récupérés auprès de fabricants et de designers locaux. Ce suprarecyclage permet de donner une seconde vie à des textiles qui autrement auraient atterri dans une décharge. Allant à l’encontre de la fast fashion, 1ER MAI s’inscrit dans la mouvance de la mode lente, chacune des pièces étant consciencieusement réalisée de A à Z par Ysaline Lannes, du design à la confection, en passant par la coupe et le patron. Il faut dire que cette Franco-Vietnamienne qui a grandi au Québec possède déjà plus de dix ans d’expérience dans l’industrie. Elle a en effet été tour à tour couturière, styliste et costumière avant de créer sa propre marque. Et la piqûre, elle l’a depuis longtemps. « Ma mère m’a appris à coudre alors que j’avais 12 ans », nous confie-t-elle.

Plutôt que des collections, 1ER MAI propose une sélection de vêtements qui s’enrichit d’année en année. Le client peut commander par la boutique en ligne ou, s’il souhaite un vêtement conçu sur mesure ou même personnalisé, prendre rendez-vous à l’atelier. Cette approche vise à éviter le gaspillage et la surproduction tout en favorisant la création de pièces uniques et parfaitement ajustées. Selon la créatrice, ce modèle d’affaires écologique est viable. « De plus en plus de gens sont conscients des problématiques liées à l’industrie de la mode et souhaitent consommer autrement », conclut-elle.

Inspirés des uniformes de travail, du street wear et de la contre-culture, les vêtements de la marque 1ER MAI sont robustes et à l’épreuve du temps. Beaucoup intègrent des techniques artisanales telles que le tissage, le macramé, la broderie ou le patchwork. Pour celle qui se voit comme une couturière avant même d’être une designer, la préservation des savoir-faire est en effet essentielle. Les créations les plus récentes ont été conçues à partir d’un tissu datant de 1989 et provenant des Forces armées canadiennes. Certaines d’entre elles, comme les kimonos et les bombers, sont réversibles et unisexes.

Pour en savoir plus, visitez atelier1ermai.com

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