Jeanne Rondeau-Ducharme
La passion du voyage
Avec 80 000 abonnés, Jeanne Rondeau-Ducharme est l’une des influenceuses voyage les plus populaires au Québec, ou plutôt l’une des photographes et créatrices de contenus les plus suivies, puisque c’est ainsi qu’elle préfère se définir. Présente dans l’industrie depuis plus de dix ans, la trentenaire profite de sa notoriété pour promouvoir une façon de voyager plus locale et plus écoresponsable.
La piqûre du voyage, Jeanne l’a eue très tôt, car ses parents l’ont souvent emmenée en camping ou en vacances à droite et à gauche, lorsqu’elle était petite. Toutefois, dans la vingtaine, bien qu’elle pratiquât beaucoup la photo amateur, la jeune femme se destinait à une autre carrière et suivait des études en administration à l’UQAM. « Je n’ai pas cherché à ce que voyager devienne mon travail », raconte-t-elle. Ayant un budget limité, Jeanne faisait à l’époque de courtes escapades au Québec dont elle publiait quelques photos sur son compte Instagram. Petit à petit, son entourage, puis de plus en plus de personnes, lui ont demandé de leur faire des suggestions de courts séjours à faible coût. « Ma niche s’est faite tranquillement. » À 22 ans, elle a décroché quelques contrats de photographe de voyage. Quatre ans après, elle décidait de se lancer à temps plein. « Je suivais beaucoup de photographes américains sur les réseaux sociaux et je voyais que plusieurs d’entre eux collaboraient avec des marques en technologie. Je me suis dit qu’il y avait peut-être quelque chose à faire au Québec », explique-t-elle.
PROMOUVOIR LE TOURISME DE FAÇON INTELLIGENTE
Elle ne s’était pas trompée. Rapidement, Jeanne est devenue photographe et créatrice de contenus spécialisée dans le tourisme, particulièrement au Québec. Elle a immédiatement mis l’accent sur l’expérience qu’elle vivait plutôt que sur les produits qu’elle testait, une vision qu’elle conserve encore aujourd’hui. « Que ce soit lorsque je voyage, que je fais du sport ou que je découvre un restaurant ou un hébergement, j’aime partager avec les autres le plaisir que j’ai à faire toutes ces expériences. »
Chacune de ses collaborations avec une grande marque (Arc’teryx, Boréal, Oberson, etc.) est mûrement réfléchie et doit refléter ses valeurs. « Sans être complètement écolo, je fais des choix durables. Je veux qu’il y ait une intention de la part des marques que je choisis. Par exemple, les vêtements de chez Arc’teryx peuvent durer de nombreuses années. Ils sont indémodables. »
VOYAGER MIEUX
Depuis cinq ans, Jeanne est l’ambassadrice de Tourisme Québec. Ce partenariat lui permet de visiter et de faire connaître au public de nombreuses régions inusitées comme le Nunavik ou la Basse-Côte-Nord. Mais surtout, il lui donne l’occasion de promouvoir le Québec comme une destination de choix. « Le Québec regorge d’endroits magnifiques. L’une de mes missions est justement que les gens choisissent d’y voyager au même titre que se tourner vers une destination plus lointaine. » Selon elle, il est en effet temps de redéfinir ce que signifient les vacances. « On les associe souvent à la plage de sable blanc, au soleil et à la mer. Mais pourquoi ne pourraient-elles pas être aussi au bord d’un lac ou dans un paysage de neige? »
À l’heure où les enjeux climatiques ne peuvent être passés sous silence, Jeanne pense qu’il faut voyager mieux et se poser des questions. Peut-on faire des séjours plus longs si l’on va à l’étranger? Faire plus d’escapades au Québec? « Il ne s’agit pas de dire de ne plus voyager, mais de voyager mieux. » Au printemps, la jeune femme sortira d’ailleurs son premier livre aux Éditions Cardinal dans lequel elle partagera sa passion pour la photo et ses réflexions quant à un tourisme plus conscient.
D’ici là, Jeanne, qui habite dans la région du mont Sainte-Anne, compte bien profiter des plaisirs de l’hiver en faisant du ski de fond et du ski alpin. « Je ne suis pas la fille qui va faire du ski deux jours d’affilée. Je fais du sport avant tout pour avoir du plaisir et découvrir des paysages. Je suis du genre à répéter quinze fois : C’est donc ben beau! », conclut-elle.