Les 12 travaux d’Imelda

Un film de Martin Villeneuve

Loin de l’univers de son premier long métrage Mars et Avril, une science-fiction audacieuse, Martin Villeneuve nous revient cette fois avec Les 12 travaux d’Imelda, une comédie inspirée de sa grand-mère paternelle. Incarnant lui-même son aïeule, le cinéaste évoque, à travers 12 tableaux, les dernières années de cette veuve de notaire décédée à 101 ans. Rencontre.

Ce projet est né de Courts métrages. Comment est-il devenu un long métrage?

Je personnifie ma grand-mère depuis un très jeune âge. Aussi, un an après son décès en 2013, j’ai tourné un court métrage dans lequel je l’incarnais, simplement pour faire rire ma famille. Je l’ai présenté à des festivals, et il a connu un certain succès. De fil en aiguille, j’en ai tourné deux autres en confrontant Imelda à d’autres personnages. En 2021, durant la pandémie, j’ai produit cinq chapitres additionnels inédits. Je me suis alors rendu compte qu’avec ces huit courts, j’avais suffisamment de matériel pour faire un long. Le monteur Arthur Tarnowski les a restructurés pour créer Les 12 travaux d’Imelda.

 

Imelda est un personnage haut en couleur. Elle conduit sans permis, elle menace sa famille de se suicider dans la piscine si on la contrarie, elle préfère son chien à ses propres enfants… votre grand-mère était-elle vraiment comme ça?

Oui, tout est 100 % véridique, ma famille peut en témoigner! C’était un personnage théâtral qui a marqué mon imaginaire. Je peux d’ailleurs en dire autant de ma grand-mère maternelle Simone, incarnée dans le film par Ginette Reno, même si elle était à l’opposé d’Imelda. Quand mes deux grands-mères s’asseyaient chacune à un bout de table, on avait droit à une vraie pièce de théâtre!

 

Les acteurs ainsi que l’équipe technique ont travaillé bénévolement pour votre film. Expliquez-nous.

Lorsque j’ai présenté mon projet de long métrage initial aux institutions publiques qui financent le cinéma, je n’ai essuyé que des refus de leur part, malgré neuf versions de scénario et les prix remportés par les courts métrages. Heureusement, j’ai été soutenu dans ma démarche par une pléthore d’acteurs de talent, dont Robert Lepage et Ginette Reno, de même que par une équipe technique prodigieuse et dévouée. Ils y ont cru.

Parlons justement de Ginette Reno, excellente dans le rôle de simone. Comment s’est passée votre rencontre?

Lorsque Ginette m’a invité chez elle, elle m’a fait écouter la chanson La Grosse qu’elle venait tout juste de composer. J’ai filmé ce moment, que j’appelle pour rire « son audition », car je ne pouvais imaginer personne d’autre qu’elle pour incarner Simone. La vidéo est devenue virale, avec plus de 150 000 vues sur Facebook. La thématique de la chanson correspond à Simone, d’autant que ma grand-mère chantait à l’église. Lorsque Ginette s’est présentée sur le plateau avec l’accoutrement du personnage, ce fut un choc : je croyais revoir ma grand-mère! Nous avons eu du plaisir ensemble, le courant passait.

Parlez-nous un peu de votre parcours.

J’ai d’abord travaillé comme concepteur publicitaire chez Sid Lee. Au sein de cette agence, j’ai dirigé de nombreux projets pour le Cirque du Soleil. Ça a été mon école. En parallèle, j’ai publié trois romans graphiques, dont Mars et Avril, qui est devenu mon premier long métrage. Grâce à ce film, j’ai été le premier Québécois invité à prononcer un « TED Talk », qui a été visionné plus d’un million de fois sur Internet et traduit en 32 langues.

Quels sont vos autres projets?

Je suis en train d’écrire et de réaliser une série animée de 20 épisodes, Red Ketchup, basée sur le personnage de bandes dessinées à succès. Elle sortira notamment sur les ondes de Télétoon la nuit en 2023.

 

Le film Les 12 travaux d’Imelda prendra l’affiche dès le 28 octobre prochain. Avec Martin Villeneuve, Robert Lepage, Ginette Reno, Michel Barrette, Antoine Bertrand, Anne-Marie Cadieux, Yves Jacques, Lynda Beaulieu et Marc-François Blondin.

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