Vincent Gagnon, pilote dans l’âme

Du plus loin qu’il se souvienne, Vincent Gagnon, président de Chrono Aviation, a toujours été attiré par la machinerie et les moteurs. Alors qu’à 18 ans il se dirigeait vers des études en droit, un voyage dans le Sud a fait basculer son destin. Retour sur le parcours d’un pilote peu ordinaire.

À 18 ans, Vincent Gagnon prend l’avion pour la première fois avec sa compagne de l’époque, pour passer des vacances dans le Sud. Mais durant le vol, il se sent envahi par la peur. Au retour, à la surprise de sa petite amie, il décide de s’inscrire à un cours de pilotage. « Ma blonde ne comprenait pas ma décision
puisque j’avais eu peur pendant le vol. Mais la peur s’accompagnait aussi de plaisir. J’avais aimé ce sentiment d’adrénaline qu’on a quand on est dans le ciel », explique l’homme d’affaires. Très vite, il sait que c’est dans l’aviation qu’il trouvera sa voie. En sept mois, il obtient son brevet de pilote de brousse et commence à piloter des hydravions. À 23 ans, il est embauché chez Air Canada et travaille pour sa filiale régionale Air Alliance. Un an plus tard, il est engagé par la compagnie aérienne pour effectuer des vols internationaux. Il y devient l’un des plus jeunes pilotes de gros-porteurs. Il y restera 23 ans.

Ma fibre entrepreneuriale me vient de mon grand-père maternel qui possédait une grosse société de construction. Je l’ai toujours admiré même s’il est décédé quand j’étais très jeune.

Parallèlement à sa carrière de pilote, Vincent Gagnon met sur pied diverses entreprises. « Ma fibre entrepreneuriale me vient de mon grand-père maternel qui possédait une grosse société de construction. Je l’ai toujours admiré même s’il est décédé quand j’étais très jeune. J’ai eu toutes sortes d’entreprises dans
ma vie, notamment de tee-shirts et de casquettes. Mais c’est en 2005, à 35 ans, que j’ai lancé la plus importante avant Chrono Aviation : Aerotek Aviation. Elle se spécialise dans l’achat et la vente d’avions ainsi que la conversion et l’installation de turbines. J’en suis toujours propriétaire et président. »

En 2012, alors qu’il est pilote pour Air Canada sur gros-porteurs, le président de Pilatus Canada lui suggère de lancer un service aérien à Québec basé sur des avions Pilatus. L’idée fait son chemin. De son côté, Dany Gagnon, un ami de longue date qui pilote aussi à ses heures en plus d’être animateur à la radio
et à la télévision, a la même idée au même moment. Il n’en faut pas plus pour que les deux amis décident de se lancer à la conquête du marché du nolisement d’appareils d’affaires. « Dany et moi nous connaissons depuis que nous avons 23 ans. Nous avions toujours parlé de partir ensemble une entreprise. C’était l’occasion », se rappelle-t-il.

Les deux complices font très rapidement leur place dans un domaine pourtant réputé pour ne pas être facile, et ils obtiennent le succès que l’on connaît. Mais lorsqu’on est président d’une entreprise florissante comptant près de 300 employés, a-t-on encore le temps de piloter? À cette question, Vincent Gagnon
nous répond qu’« il pilote régulièrement son hélicoptère personnel pour aller pêcher ou chasser dans le Grand Nord afin de ne pas perdre la main ». Mais surtout, il a commencé à suivre des cours de pilotage de Boeing 737-800 pour devenir commandant sur ces avions-cargos. Chrono Aviation est en effet la première et la seule entreprise à ce jour au Canada à utiliser ce type d’appareil. Et la formation se passe si bien que certains de ses collègues lui demandent en riant s’il n’a pas volé en cachette durant les trois dernières années. « Je n’ai rien perdu. Ça me manquait tellement de voler avec ma gang! », s’exclamet-il. Pilote un jour, pilote toujours, pourrait-on dire de lui.

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